Bonjour Paul,
J'ai suivi les diverses interventions sur ton site. Si les vrais "tenants et
aboutissants" du Mafana n'ont pas encore jusqu'ici donné signe de vie (ou de mort?),
il est évidemment rassurant de voir que le sujet de ton site peut soulever "quelque
chose". J'ai décidé aujourd'hui de donner signe de vie après mon "post"
d'avant Noel 1999. En fait, je voudrai donner mon point de vue concernant la question
"Avez-vous une meilleure solution?". Il est évident que tant que la politique
(et tout ce qui chavire autour) est encore articulée comme cela se fait depuis près de
40 ans maintenant à Madagascar, je ne pense pas que même si j'ai une solution meilleure
que les résultats obtenus par ceux et celles qui se sont succédés au pouvoir au cours
de ces 40 dernières années, je leur dirai comme cela, tout simplement... Il y a encore
deux ou trois ans de cela, je l'aurai fait de bon coeur comme je l'ai fait depuis
toujours. Mais, plus maintenant. Je me souviens encore de cette ministre qui n'avait
aucune espèce de vergogne à dire que "les règles veulent qu'un originaire de
Madagascar ne peut ni être le signataire ni le chargé d'un projet destiné à
Madagascar". Avec l'âge et l'expérience, vient certainement le réalisme et
l'écoeurement le plus total face à une situation (de paupérisation et de recul à tous
les niveaux) dont l'existence même relève de l'abérration tout court (innommable). Le
coup de l'amour ou de la reconnaissance envers le pays, on ne me le fera plus.
Personnellement, je ne dois rien à personne à l'exception de mes parents qui ne sont
plus là pour que je leur témoigne cette reconnaissance. Et parenthèse, ma mère qui a
passé plus de 35 ans de sa vie d'adulte à enseigner au primaire avec le même (sinon
plus) dévouement qu'au début de sa carrière, cela ne fait aucune espèce de différence
du point de vue des structures et de la politique de l'enseignement de Madagascar. Fin de
la parenthèse. Ce n'est pas de meilleures solutions que les tenants et les aboutissants
du pouvoir castrateur à Madagascar devraient d'abord rechercher auprès des gens ou de la
part de ceux/celles qui pensent pouvoir gouverner autrement. Car de toutes le façons, si
cette meilleure solution est portée à leur attention, ils trouveraient toujours le moyen
et l'inintelligence d'appliquer cette solution de la plus mauvaise manière qui soit;
bref, de la manière qu'ils ont toujours appliqué une solution: en enlevant à la
solution en question son essence. Alors, ainsi démunie de son aspect le plus primordial,
la solution aussi meilleure qu'elle soit aura toujours la chance de foirer et ...
royalement. Les tenants et les aboutissants du pouvoir à Madagascar devraient, avant de
demander des solutions, se questionner très profondément sur le chemin parcourus depuis
les 40 dernières années. Ils devraient aussi apprendre à considérer vraiment ceux et
celles qui bossent durement et en toute honneteté. Et cela va bien au-dela des remises de
médailles et de titres posthume. Car il y en a encore à Madagascar malgré les temps qui
courent des gens qui s'accrochent à des valeurs comme le travail bien fait, l'honneteté,
la justice, la compassion, l'amour (sous toutes ses formes et tous ses fonds), la
vérité, la justesse etc. Il faut même dire que n'eut été ces gens là, Madagascar
aurait connu les fonds des gouffres de l'enfer... qu'on peut essayer d'énumérer: la
guerre civile, les conflits de castes et d'ethnies, la famine etc. Quelles meilleures
solutions les tenants et les aboutissants du pouvoir politique à Madagascar veulent-ils?
Entendre ce que les gens ont à dire
et faire avorter la discussion avant même qu'elle ne commence comme à l'habitude?
Merci, mais non merci... Ces solutions sont actuellement mises en oeuvre sans eux et
malgré eux tous les jours au pays. Les résultats? Il n'y a pas encore eu de guerres
civiles, de conflits de castes et d'ethnies non résolus ainsi que des famines à grande
échelle à Madagascar. Si la question concernant "les meilleures solutions" est
posée comme une ironie envers ceux qui essaient autre chose et comme une justification de
ce qui n'a pas marché et qui ne marchera d'ailleurs jamais de la manière que les tenants
et les aboutissants du pouvoir à Madagascar l'appliquent, désolé mais je ne suis pas
prêt à leur faire part de ce que j'envisage faire ou ne pas faire dans les années à
venir. Et ce, pas avant que j'ai la preuve irréfutable que le pouvoir est dorénavant
exercé d'une manière convenable à Madagascar. En attendant cela, je suis désolé mais
j'ai droit à la parole et ils vont entendre ce que j'ai à dire, solutions ou pas. Je
comprends de plus en plus pourquoi Sennen disait que la "classe politique de
Madagascar est la plus arrogante et la plus nulle de toute l'Afrique". Et,
à mon avis, cela décrit à peine la situation. Tiens, n'est-il pas grand temps qu'ils
apprennent à bosser dur comme tout le monde?
Barakay, ry ledada a!
Ry lerony ho'aho tsy alehany fa feno tasy ny feny...
Ry lerony ho'aho tsisy fika fa mbola "jeune" i Afrika... (Lulu copyright, paix
à
son âme)
Jean Razafindambo
Ottawa, Ontario
Canada