Salaires exorbitants des chefs de région
Par rapport aux résultats escomptés, selon le MFM
Si tout le monde admet que dans le contexte actuel, ces indemnités et salaires en plus des autres privilèges que le chef de l’Etat a accordé aux responsables de l’Exécutif sont exorbitants ; que ce n’est pas opportun et que c'est plutôt indécent surtout face à la pauvreté du Malgache et par rapport à la dégradation de son pouvoir d’achat et malgré «l’alibi » de la lutte contre la corruption, sont totalement inadmissibles et erronés ; c’est à marcher sur la tête ; les cadres MFM voient les choses autrement.
Avouant que la hausse des prix des produits de base tels le riz et les
autres frappent durement les ménages et qu’il faut que l’Etat prenne les
responsabilités qui lui reviennent, Olivier Rakotovazaha, sans remettre en cause
les revendications de hausse des salaires et autres qui émanent surtout des
syndicats et autres associations, suggère que l’on juge les chefs de région et
les autres par rapport aux salaires et indemnités qu’ils perçoivent. Est-ce que
ce salaire correspond véritablement aux tâches que le président leur a confiées?
Les résultats escomptés sont-ils satisfaisants ?
Pour l’instant donc, la perception du MFM quant à ces salaires et indemnités ou primes se résume aux divers programmes qu’ils vont mettre en œuvre et par rapport à la satisfaction des besoins des régions. Car effectivement, ce sont ces chefs de région qui sont en charge d’élaborer des programmes cohérents pour aider les agents économiques des régions à produire davantage et à s’enrichir. Sauront-ils mettre en place les infrastructures et l’atmosphère indispensable pour l’épanouissement des opérateurs de ces régions ? Sauront-ils par exemple déclencher le levier pour un rapide enthousiasme des paysans à produire du riz pour le marché et non plus pour la satisfaction des besoins domestiques de la famille et/ou du village uniquement ? Sauront-ils dans un bref délai, remettre sur les rails les paysans producteurs de café de Vatomandry, Mahanoro ... pour qu’ils continuent à renouveler les vieux caféiers car même si pour l’heure le café ne peut nourrir son homme, son prix ne peut demeurer éternellement ainsi ; dans 4 ou 5 ans, ne regretteront-ils pas l'abandon des caféiers, girofliers, bananiers, ou l'indifférence qu'ils observent aujourd'hui à l'égard de ces cultures de rente ? Le cas ou l'expérience des habitants de la SAVA avec le cours actuel de la vanille et les problèmes engendrés par la presque monoculture adoptée par beaucoup de régions, est instructif de ce qui devrait être programmé rapidement.
Pour ainsi dire, le chef de région saura-t-il animer les divers acteurs des
projets pour entretenir l’enthousiasme du producteur et encourager la
concurrence entre eux ? En tout cas, le chef de région est, de l’avis du MFM, le
responsable dans la lutte au niveau des régions contre la pauvreté. Il doit
trouver les moyens de sortir ses administrés de la pauvreté. Il doit trouver les
moyens pour faire en sorte que les prix des PPN ne soient plus un fardeau pour
tout le monde ; que l’inflation au niveau régional ne suive plus la courbe
ascendante.
Bref, le chef de région doit pouvoir soulager la souffrance des habitants de
sa circonscription et ce serait un des indicateurs de ses performances durant
son mandat de deux ans. Le pouvoir, déclare Olivier Rakotovazaha, a mis en place
les structures ; dès lors, à charge pour le chef de région et l’Exécutif de les
utiliser et il a pris l’exemple de la bouteille que l’on doit remplir par
quelque chose, soit de l’eau potable, soit de l’alcool, pour signifier que tout
dépend désormais de ces nouveaux dirigeants et de leurs capacités à doser le
cocktail ou le liquide à faire ingurgiter par les habitants des régions.
Madagascar tribune 27/09/04 - RAW