Le MFM est à un grand tournant de son existence, au cours de son congrès national ou « Vovonana » qui se tiendra sous peu. En effet, l'affrontement entre des tendances opposées en son sein risque de s'y produire avec la candidature de son enfant terrible, Pety Rakotoniaina.
Le clash dans le cas
où Pety sera radié du parti. Il est soupçonné de trahison ou du moins de non
respect de discipline. Il a crée l'association « Tambatra ». Mais il a obtenu
les félicitations et les bénédictions de ses membres et du président du Mfm.
Dans cette situation se trouve également le fondateur du « Donak'afom-pirenena
Kmsb », Olivier Rakotovazaha. Il est vraisemblable que c'est la rivalité entre
personnalités ou entre tendances qui va s'affronter lors du « Vovonana ». D'une
part, la tendance qui se rappelle toujours qu'on va travailler pour la naissance
de « multiples Ravalomanana » mais dont les membres sont déçus pour l'instant.
D'autre part, ceux qui voient déjà très grand et ont confiance dans
l'Internationale libérale.
Apparemment, le débat devrait se porter sur ces deux courants ou ces deux
points de vue. Le coup d'état de Thaïlande, le second tour par lequel doit
passer le candidat président Lula au Brésil et l'affront subi par Ravalomanana à
Bucarest par la Francophonie, sont autant de constats inquiétants dans
l'évaluation de la situation à Madagascar pour les participants au « Vovonana ».
Pour l'instant, on sait que le Mfm a toujours réussi à capitaliser les
nouvelles donnes. Des cadres du parti ont toujours été à l'avant-garde de
regroupement ou de mouvement ayant conduit à des changements dans le pays.
Germain Rakotonirainy a été le moteur du Sff en son temps. Sous la présidence de
Zafy, des cadres Mfm ont également initié et dirigé le Rdvr. La cellule de crise
est encore dans nos mémoires autant que la place de Manandafy Rakotonirina dans
le Kmmr. Olivier Rakotovazaha pour sa part est connu pour avoir crée le Kmsb.
Mami (Malagasy mitambatra) et « Tambatra » sont toutes des associations créées
par des cadres Mfm avec d'autres cadres issus d'autres partis.
Aujourd'hui le renouveau du parti Mfm est incontournable pour ne pas exposer
le parti à l'éclatement comme c'est le cas du parti Arema où les membres
répartis en des groupes rivaux soutiennent chacun leur leader. Un tel
déchirement rend fragile le parti politique et permet certainement aux partis
adverses. Un tel éclatement expose aussi les membres du parti à toutes sortes
d'exactions et brimades. Le risque est réel mais l'expérience du MFM apprend que
le parti a toujours su et osé prendre des décisions convenables et raisonnables.
On se rappelle que le parti a adopté diverses attitudes toutes différentes
devant des échéances aussi cruciales que des élections présidentielles. En 1982,
une partie du MFM n'a-t-elle pas soutenu la candidature de Monja Jaona contre
une partie qui a soutenu celle de Didier Ratsiraka ? Mais aussi bien en 1982
qu'en 1989, le parti a proposé et soutenu la candidature de Manandafy
Rakotonirina, président national du parti. En 1992, le parti n'a-t-il pas
officiellement décidé de rouler pour Didier Ratsiraka ? Actuellement et malgré
tout, une partie des militants MFM propose la candidature de Pety Rakotoniaina à
la présidentielle, au risque de faire éclater le parti MFM dont il est membre et
cadre du «Birao Foibe» de surcroît. Le libéralisme adopté interdit-il ce genre
de comportement ? Lâchera-t-on un enfant prodigue ?
Felana
Madagascar Tribune 07/10/06