MONJA JAONA
MONJA Jaona est né en Septembre 1910 à Amboasary.
Comme beaucoup d'Antandroy, il part à19 ans rejoindre les régions
des grandes plantations du Nord. Il rencontra le Pasteur Jean Vernier et se
convertit au christianisme. En regagnant sa région il se met au service de la mission
luthérienne à Manambaro, près de Fort-Dauphin.
En 1935, il se distingue en intentant un procès à l'administrateur Simoni, chef de
poste à Antanimora, et plusieurs fonctionnaires malgaches placés sous ses ordres, il
obtient gain de cause juridiquement mais, soumis à des multiples pressions, le
missionnaire Offsdat se voit contraint de licencier. Il se consacre désormais à la vie
politique, luttant comme Ralaimongo pour les droits de la paysannerie.
Grâce aux bons offices du pasteur Vernier, il parvient à
rencontrer le gouverneur général de Coppet lors de son premier proconsulat à
Tananarive. Engagé en 1939 dans les forces françaises, il ne peut pas toutefois
rejoindre la France, mais rebrousse chemin en Afrique une fois survenu l'armistice
franco-allemand de 1940.
Démobilisé quelques mois après, il est aussitôt en résidence
surveillée à la station agricole du lac Alaotra puis à Manakara. Là, il fonde la JINA
en 1943. Il accepte bientôt la collaboration d'Edmond Ravelohanina. Il milite en
1945 au sein du comité électoral du docteur Ravoahangy. Il rejoint, en 1946, la
région de Tuléar et établit de s contacts avec le bureau politique du M.D.R.M.
Condamné par le "décret Cayla" en septembre 1946, il est
aussitôt emprisonné. Libéré en 1950, il subit encore de fréquents tracasseries de la
part de l'administration coloniale.
A partir de 1955, il se fixe définitivement à Tuléar.
En 1958, il fonde un nouveau parti politique, le
MO.NI.MA., et en demeure le leader jusqu'à sa mort.
Maire de Tuléar, de 1959 à 1961, il revendique la
paternité de "l'insurrection d'Avril 1971".
Depuis 1977, après avoir soutenu successivement le Directoire
Militaire et le régime de M. Ratsiraka, Monja s'est retiré du FNDR.
Monja réintégrera le cadre légal en 1981. Se présentant contre
Ratsiraka en 1982, il a été battu par ce dernier, en dénonçant les fraudes il a été
mis en résidence surveillée et sera libéré en 1983.
Monja se représentera en 1989, et obtiendra à peine 4% des voix,
ici commence la période où le monima ne quittera plus les inféodés à Ratsiraka (MMSM-FÉDÉRALISTES....)
Après le mouvement de 1991, Monja sera blessé par balle lors de
l'affrontement du MMSM-FÉDÉRALISTES avec les forces de l'ordre à Fiadanana en Mars 1992.
Monja Jaona mourut en 1994