MFM
Le bureau national
De la régionalisation / Décentralisation
Pour dénoncer le sous- développement des régions dans la mise en
oeuvre de la décentralisation par les "Vondrom-bahoaka
itsinjaram-pahefana" de la Deuxième République, les députés de l'époque ont
lancé de concept de F.M.A "Fivondronana les moins
avancés". Des portions de territoire sous administrées dépourvues du minimum
d'infrastructures dans les besoins vitaux comme les routes, les hôpitaux, les écoles, le
téléphone etc... sont affublées du titre de fivondronam-pokotany dans le cadre du
système de V.I.P.
Les F.M.A constituent une dénonciation de l'insuffisance et des
inégalités nées du système de découpage administratif en six provinces. Pour établir
l'état des lieux, le gouvernement de l'époque a lancé une étude dans le cadre du
projet du ministère de l'économie et du plan PNUD/OPSD/MAG/89/018. un rapport final en
neuf volumes de l'étude du bilan diagnostic socio-économique à caractère local et
participatif pour la dimension social de l'ajustement (D.S.A) menée au niveau des 111
fivondronam-pokotany a été publié en mai 1991. L'objectif était double selon le
ministère de l'économie et du plan de l'époque identifier les facteurs de blocage et de
progrès d'une part et définir avec les responsables de ces collectivités
décentralisées les actions à mener ainsi les axes prioritaires du développement
régional et local d'autre part.
Les conclusions essentielles de l'étude ont abouti à proposer un
découpage territorial en 22 zones de planification régionale.
Par la loi 94001, la Troisième République a consacré cette
proposition en 28 régions jouissant d'une autonomie financière
et administrative.
La promesse de monts et merveilles de Président
Ratsiraka du "Fanantenana vaovao" et la réforme constitutionnelle du 15 mars
1998 sont dans l'impasse totale. N'ayons point la mémoire courte. 1 537 948 électeurs
ont approuvé ce nouveau système, soit environ un tiers des électeurs et un dixième de
la population. Deux millions d'électeurs n'ont pas reçu de carte électorale, or
l'adhésion de la majorité des électeurs est primordiale.
Beaucoup d'inquiétudes à l'heure actuelle concernant les
provinces autonomes, car d'après l'expérience de 50 ans de province, les
résultats que nous avons obtenus sont très minimes, c'est la construction des quatre
routes nationales- la RN7 Antananarivo / Fianarantsoa / Tuléar. La RN4 Antananarivo /
Mahajanga. La RN2 Antananarivo / Toamasina. En 50ans cinq chefs-lieux de provinces sur six
disposent d'une liaison routière permanente avec la capitale. Les RN6, RN25, RN34, RN41
sont en état de dégradation avancée pour cause de mauvais entretien. Des 30000 km
de routes existantes, seulement 8000 km praticables selon l'audit du ministère des TP en
1998. Un bilan accablant pour les défenseurs du découpage en six provinces.
Le découpage en six provinces ne répond plus aux aspirations
d'une nouvelle classe politique plus proche de sa base territoriale et souhaitant sortir
de la sous administration des régions au plus vite.
L'article 2 de l'actuelle constitution stipule que les
provinces autonomes adoptant chacune sa loi statutaire sont: Antananarivo, Antsiranana,
Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina, Tuléar.
Des aventuriers politiques pourraient ainsi instituer un processus
de sécession territoriale en usant des prérogatives dévolues par la loi statutaire. Une
province autonome deviendra facilement un État indépendant dès lors qu'un conseil
provincial en décidera ainsi.
Dans les débats sur la mise en place des provinces autonomes le
CNATAP* a dû étouffer les aspirations de certaines personnalités du Sud-Est à créer
une septième province détachée de Fianarantsoa.
Devant les assauts de ces adversaires et le boycott de la
séance publique du CNATAP au palais national à Mahamasina le 1er Février 1998. Le
président du CNATAP proposa un statut spécial pour la capitale Antananarivo.
Réaliser des infrastructures modernes au
niveau des communes et des Fivondronana constitue une ambition légitime mais non
réalisable immédiatement. Il faudrait procéder par étapes dans le temps et dans
l'espace en tenant compte de nos possibilités .
La mise en place effective des 28 régions définies par la loi de
1994 s'impose comme une sagesse dans la recherche d'une meilleure efficacité de l'État
dans une politique d'aménagement du territoire garantissant un développement
régional certain. Seule l'autonomie des régions est le meilleur moyen de faire entrer
Madagascar dans le troisième millénaire car notre objectif est de construire des routes
goudronnées praticables en permanence, reliant les chefs lieux des 28 Régions et de
faire de ces chefs lieux de véritables pôles régionaux de développement. La Région
autonome est un choix objectif tenant compte de nos moyens et de notre ferme volonté de
décentralisation, accordant une large autonomie administrative et financière des
régions.
l'article 6 de la constitution stipule que la souveraineté
appartient au peuple, source de tout pouvoir, qu'il exerce par ses représentants au
suffrage universelle direct ou indirect ou par référendum.
Avec ses six provinces, Ratsiraka est en rupture complète avec la
nouvelle génération née dans la classe politique avec la nouvelle donne de
la
mondialisation et une réorganisation plus opérationnelle dans la politique a besoin de
l'aménagement du territoire. Pour faire face à ceci, il faut sensibiliser nos citoyens;
la population a besoin d'une bonne préparation psychologique, sinon le pays risque de
basculer dans un ravin.
Donc nous en appelons aux forces politiques, à la société civile et aux citoyens de
bonne volonté pour organiser "le FORUM CIVIQUE" pour défendre l'unité
Nationale et la Démocratie.
La constitution de Mars 1998 est condamnée à disparaître au
bénéfice d'un ordre nouveau.
Antananarivo,le 17 Février 1999
Evolution du découpage administratif depuis 1895 à nos
jours
* CNATAP : Comité National d'Appui Technique pour l'Autonomie
des Provinces